Bien préparer ton pressage vinyle

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Le vinyle a fait un grand retour en force ces dernières années.C’est un format qui offre de nombreux avantages, mais qui demande une préparation minutieuse, surtout concernant l’audio. Retrouve dans cet article nos conseils pour préparer au mieux ta sortie sur vinyle.

LE BON TIMING

Une des premières choses à prendre en compte pour un pressage vinyle est le délai de production. En effet, impossible d’espérer envoyer en pressage ton disque 10 jours avant la sortie de l’album. Le processus de fabrication, extrêmement technique, ainsi que l’approvisionnement en matières premières nous amène sur des délais allant de 6 à 11 semaines, voire 16 à 18 semaines dans certaines usines, et selon la période de l'année.

Il est donc essentiel de bien planifier sa sortie si on souhaite sortir son album en vinyle. Il n’est pas rare pour les labels de travailler avec un planning de 6 mois à 1 an pour mettre en place tous les aspects d’une sortie d’album (pressage, mais aussi communication et relation presse).

LE PROCESSUS DE FABRICATION DU VINYLE

Mais pourquoi produire du vinyle prend-il autant de temps ?
Voici les étapes de de fabrication

Contrôle audio du master.

Chez Distrolution Merch, nous sommes musiciens dans l’équipe et nous avons déjà sorti plusieurs albums au format vinyle. Nous sommes donc pleinement conscients des attentes concernant ce support mythique, mais aussi du budget que celà représente pour un artiste ou un label. C’est pourquoi nous avons choisi de procéder à un contrôle du master audio qui nous est fourni, avant de passer aux étapes suivantes. Ce contrôle qui est rarement effectué, malheureusement, pour réduire le coût de production, est pourtant primordial et évite beaucoup de déceptions et de frais supplémentaires… Sachez que la moitié des masters que nous recevons présentent un soucis de mastering, qui peut être facilement corrigé pour s'assurer une production finale de qualité.

Nous contrôlons donc les points importants sur lesquels nous reviendrons plus tard dans l’article et nous vous fournissons un diagnostic. Si celui-ci est négatif, vous pouvez effectuer les corrections suggérées sur votre mastering (ou pas…), et si les résultats sont conformes, nous passons à l’étape suivante…

La gravure ou Cutting

Il s’agit de graver le signal audio sous forme de microsillons sur un disque qui peut être en acétate ou en cuivre.

Il existe deux méthodes de gravure d’un disque vinyle : la méthode traditionnelle sur laque et la méthode DMM (Direct to Metal). Nous avons privilégié la méthode traditionnelle sur laque qui est réalisée sur une matrice recouverte d’une fine couche de laque cellulosique. Un stylet chauffé trace les microsillons sur l’épaisseur de la laque. Ce procédé est plus long et coûteux mais offre un rendu plus chaleureux qui fait “le son vinyle”, comparativement à la méthode DMM qui est plus rapide et moins coûteuse mais moins agréable aux oreilles des plus mélomanes.

Une fois la gravure réalisée, les sillons sont inspectés minutieusement et on vient graver au centre la référence du vinyle. Regardez sur un des vinyles de votre collection, près du macaron au centre, vous trouverez à coup sûr une référence, parfois gravée à la main ;)

La gravure des laques est donc une étape longue et précise, réalisée par de véritables orfèvres du son, bien peu nombreux. On comprend donc déjà un peu plus le pourquoi de ce long délai de fabrication. A cela, on peut ajouter également la difficulté à s’approvisionner en laques. En effet, il n’existe que 2 usines au monde qui en produisent, une au japon qui représentait 25% de la production mondiale, et une autre en Californie qui a malheureusement brûlée en partie il y a 2 ans, entraînant une forte pénurie et un allongement considérable des délais de production, comme vous pouvez l'imaginez...

La galvanisation

La galvanisation, appelée également MetalWork, est l’étape suivante dans la réalisation des matrices qui serviront au pressage. Il s’agit d’un procédé chimique au cours duquel les laques sont pulvérisée d’argent, avant d’être plongées pendant plusieurs heures dans un bain de nickel dans le but de les solidifier par électrolyse. Ce premier bain permet de réaliser la matrice « Père », constituée de sillons en creux, parfait négatif de l’empreinte issue de la gravure sur laque. Le second bain est réalisé à partir du négatif « Père » afin de créer la matrice « Mère ». Cette dernière sera conservée afin de confectionner de nouvelles matrices, en cas de pressages supplémentaires, un jeu de matrice, ou stampers, permet de presser en moyenne entre 500 et 1000 vinyles en maintenant une bonne qualité.

Les matrices sont ensuite percées en leur centre puis calibrées sur le diamètre de la machine de pressage.

L'impression du packaging

En paralèlle de ces processus liés à la fabrication du disque, à lieu le contrôle des fichiers graphiques des pochettes, macarons et éventuellement des inserst,si vous en avez commandés, puis l'impression et le façonnage de ceux-ci (découpe, pliage et collage). Les pochettes peuvent recevoir un vernis mat ou brillant, compris dans nos tarifs, mais également recevoir un vernis sélectif brillant sur certaines parties du visuel, de la dorure ou même être imprimées sur le côté brut du carton pour une texture unique (reversed board), ces dernières finitions étant disponibles sur devis.

Le pressage

Le pressage constitue l’une des dernières étapes de fabrication des disques vinyles. Les matrices des face A et face B, sont disposées sur la presse. Selon le poids du vinyle (140gr pour le standard, 180gr pour le “heavy”), on ajoute un beignet de de polychlorure de vinyle chauffé afin de le rendre le disque plus malléable pour le pressage entre les 2 macarons. On a donc un sandwich “macaron / matière vinyle / macaron" dans la presse. Survient alors le fameux pressage. Cette pression de près de 100 tonnes permet d' imprimer les sillons de la matrice sur le polychlorure de vinyle et d’y faire adhérer les étiquettes. Le vinyle est ensuite ébarbé du surplus de matière.

Chez Distrolution Merch, avant de lancer la production complète, on presse 5 disques qui te seront envoyés pour écoute préalable. Il s’agit des fameux “test-press”, noirs avec des macarons blancs. Une fois écoutés et validés par tes soins, on peut presser l’ensemble des vinyles.

L'assemblage et le conditionnement 

Une fois les vinyles sortis de la presse et refroidis, on peut procéder à leur emballage. Chaque vinyle est soigneusement inséré dans une sous-pochette en papier antistatique blanch ou noir, puis dans sa pochette cartonnée, avec son insert et sa carte de téléchargement ou autre sticker si tu le souhaites, avant d'être mis sous film plastique. Les vinyles enfin emballés individuellement sont placés dans des cartons avant d'être expédiés chez toi par transporteurs, sous 2 jours en règle générale. Prévois quelques séances de musculation si tu as commandé 500 double gatefold !

Les fichiers à nous fournir

Voici un récapitulatif des éléments à nous fournir pour produire tes vinyles :

LE MASTER AUDIO

Le Vinyle est par définition contraignant par sa forme et c’est précisément ce qui en fait tout son intérêt à l’écoute. La réussite d’un bon pressage vinyle repose donc sur un savant mélange entre les niveaux, la dynamique, la durée d’enregistrement des faces et même l’ordre des titres sur la face.



Le mastering pour vinyle est un point crucial du process. En effet, sans un mastering réalisé spécialement et en respectant scrupuleusement les contraintes techniques et physiques du support vinyle, il y a de fortes chances d’aller au désastre.
On oubliera donc l’idée d’utiliser un master cd bien souvent sur-compressé.
Un mastering réalisé pour le vinyle vous semblera, à l’écoute en format .wav sur votre système son habituel, peu flatteur par rapport à celui réalisé pour le cd (moins fort, moins “punchy” … la fameuse loudness war…), mais sonnera une fois pressé sur votre galette.

Voici les contraintes techniques à prendre en compte et pour lesquelles il faut s’accorder avec le studio qui réalise le mastering :


- Respecter un niveau maximum de 0 dB pour éviter tout clipping.

- Avoir une plage dynamique de 13dB dans l’idéal, même si cela reste acceptable entre 10 et 14 dB. A titre de comparaison, il n’est pas rare actuellement d’avoir des mastering cd avec moins de 5 dB de dynamique...
Au-dessous de 10 dB, le niveau audio de gravure est proportionnellement diminué, avec un bruit de fond accru et une distorsion qui devient très audible, voire intolérable pour les cas les plus extrêmes.

- Respecter les temps par face. Le temps maximum attendu pour un pressage de musique “standardisée” type pop, rock, reggae est de 22 minutes par faces en 33 tours/mins. Pour les styles plus “chargés" (techno, metal, electro), il faudra veiller à être en dessous de ce temps dans la mesure du possible... ou opter pour un double vinyle !

Il y a également ces points à considérer :

  1. Plus la durée d'une face est longue, plus le niveau sonore de gravure devra être réduit, et le risque de perception accrue du bruit de fond naturel du vinyle augmente.

  2. Il est nécessaire de bien répartir vos titres selon leur durée et éviter par exemple de mettre 12 min sur la face A et de 24 min sur la face B. Plus les durées sont intelligemment réparties, plus la qualité sera homogène d'une face à l'autre.

  3. Les fréquences graves prennent plus de place sur le disque que les fréquences aiguës. Les masters avec des basses fréquences vraiment abusives sont proscrits car ils produisent des sillons trop larges à la gravure. L'inverse est également proscrit, car la pointe de lecture risque de sauter hors des sillons trop fins.

Ces paramètres ne sont pas des vérités absolues, mais permettent d’obtenir la meilleure qualité possible. Vu l’investissement que représente le pressage d’un vinyle pour un groupe ou un label indépendant, autant mettre toutes les chances de votre côté pour ne pas être déçu ! Vos masters vinyles seront donc à nous fournir au format .waf ou .aiff, à raison d’un fichier par face.

Les fichiers graphiques

L’impression des fichiers est effectuée en parallèle du travail de fabrication des matrices. Cela comprend donc l’impression des pochettes, des macarons, et si vous en avez commandé, des inserts et des cartes de téléchargement.

Distrolution Merch te fournit les gabarits en amont de ta commande. Tu peux les retrouver dans l’onglet “Documentation”, un peu plus bas, sur la page du produit que tu souhaites commander.

Si tu n’es pas expert en infographie, fais toi aider par un pro, ou demande nous conseil. Nous pouvons même nous charger de la mise en page, voir de la création de ton visuel. Le format de pochette vinyle est vraiment un magnifique espace pour valoriser ton visuel, ce serait dommage de ne pas en profiter !

Les gabarits sont à éditer dans un logiciel d’infographie professionnel, tel que le célèbre Photoshop de chez Adobe. Nos gabarits sont déjà à la bonne taille et au bon format colorimétrique. Il te suffit donc de les ouvrir dans le logiciel sans rien modifier, d’y réaliser ta mise en page, et de nous envoyer tes fichiers, sans aplatir les calques, et en pixelisant les typos. Ainsi, lors du contrôle des fichiers, si nous décelons un souci bénin, nous pouvons facilement le corriger.

Nous t’envoyons ensuite une prévisualisation de ton produit, que tu pourras utiliser pour ta communication ou pour lancer les précommandes ainsi qu’un bon à tirer numérique (BAT) pour valider une dernière fois tes fichiers avant de les placer en impression. Tout cela est bien sûr inclus dans le tarif !

l’autorisation de duplication SDRM

La demande d’autorisation SDRM, antenne de la SACEM est à effectuer en ligne facilement et rapidement ICI. Cette demande d’autorisation est une obligation légale pour toute duplication, qui évite notamment que n’importe quel label ou artiste puisse produire des disques avec la musique d’un autre artiste dont il ne possède pas les droits.

La réponse est généralement rapide, sous 2 jours ouvrés.
Saches que si tu comptes presser au format cd, vinyle ou même cassette, il faut effectuer une demande d’autorisation par format.

Il te sera demandé de renseigner les coordonnées du fabricant, les voici :

Distrolution 1 (ne pas oublier le 1 !)
185 rue de Marcq-en-Baroeul
59290 Wasquehal
France

Selon que tu sois sociétaire auprès de la SACEM, que les titres y soient déposés, que tu interprètes des reprises, il te sera demandé de payer une somme forfaitaire (ou pas) en fonction de la quantité produite, de son prix de vente et du nombre de disques destinés à la distribution gratuite/promo.

Il te sera également demandé de renseigner un numéro de catalogue / référence. Pour les labels qui y sont relativement habitués, pas de soucis, mais si tu sors ton disque en auto-production, tu te demandes certainement ce que c’est ? C’est tout simplement un code de référence que tu donnes à ta sortie et que l’on retrouve souvent écrit sur la tranche des pochettes cd et vinyle. Si Distrolution Merch sortait son premier LP vinyle, on pourrait par exemple donner en référence un code qui ressemblerait à “DM001LP”


Nous espérons que cet article répond à tes nombreuses questions sur la fabrication des vinyles et sa préparation. Nous sommes bien sûr toujours disponibles pour répondre à tes demandes ou te préparer un devis sur mesure si besoin.

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