Rencontre avec Jen du groupe Dust in Mind au Hellfest 2022 !

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L'équipe de Distrolution / Distrolution Merch a eu la chance de participer au Hellfest Festival du 19 au 26 juin 2022. Au programme, concerts, rencontres... et plusieurs interviews, que vous pourrez retrouver chaque semaine en version FR sur Distrolution Merch et en version EN sur Distrolution ! Découvrez sans plus attendre notre interview avec Jen du groupe Dust in Mind !

Pour commencer cette interview, pourrais-tu te présenter et nous présenter Dust in Mind (comment le groupe s'est formé...) ?

Jen : Bien sûr ! Du coup, moi c'est Jen de Dust in Mind. Le groupe existe depuis 2013. À la base, c'était un projet studio qui a été fondé par Damien Dausch (guitariste / chanteur). On avait fait un EP et on s'était dit que ça valait peut-être le coup de faire un vrai groupe live. Et du coup, en 2014, on a créé le groupe, avec les membres du groupe. On vient de Strasbourg, on fait du metal. On fait du modern metal, parce que c'est assez vague. Après, nos influences, c'est du Korn, Pain, Lacuna Coil, du metal un peu industriel avec, en même temps, un côté vachement groovy. Et voilà, on vient de sortir un album qui s'appelle « CTRL », qui est sorti en novembre 2021.

Photo : Psyrus Studio

Quel regard portes-tu sur la scène metal / hardcore Strasbourgeoise ?

Jen : Moi je trouve que c'est cool, parce qu'il y a de plus en plus... Il y a des groupes qui, là, maintenant, sortent un petit peu du lot et je trouve que Strasbourg, en plus... On a une scène metal qui est quand même assez active. On a la chance d'être frontaliers Allemands. Je pense que ça a aussi un peu une influence. On a une culture quand même metal qui est un peu plus forte que dans d'autres villes françaises, donc c'est une chance en fait, à Strasbourg, d'avoir ça. On a des clubs qui sont cools. Forcément, on aimerait en avoir encore plus, bien sûr ! Mais je pense qu'on est super reconnaissants de venir de Strasbourg et la scène metal... il y a quand même de bons groupes à Strasbourg ! On parlait de Piedbouche, qui sont des copains.

Il y a des groupes qui se donnent vraiment, maintenant, les moyens d'y arriver. Et pour le coup, c'est vrai qu'on est contents, parce qu'on espère qu'en tant que groupe Strasbourgeois qui est en train d'évoluer et de grandir de plus en plus, on espère pouvoir emmener d'autres groupes avec nous et montrer que quand on veut faire les choses, on peut y arriver ! Et montrer la scène Alsacienne, voilà... C'est une fierté pour nous aussi !

Vous allez d'ailleurs jouer au Rock Your Brain Fest avec d'autres groupes locaux, comme Piedbouche !

Jen : Ouais, ça va être cool ! On a hâte !

Puisqu'on parle de concerts, vous êtes en pleine tournée estivale. Jusque-là, comment est-ce que ça se passe ?

Jen : Alors, on rentre de tournée... C'est-à-dire qu'il y a 3 jours, on était encore en Allemagne. On avait commencé une tournée en mars, on était pour beaucoup le premier groupe après-Covid à reprendre. C'était un gros, gros challenge. On nous a même proposé de redécaler la tournée, parce qu'on nous a dit : « Oui, il n'y aura peut-être pas encore beaucoup de monde, les gens ne sont pas encore prêts à revenir », et c'est vrai qu'en fonction du pays, ça dépendait. Il y avait des pays, notamment en Allemagne, où, à ce moment-là, c'était encore compliqué. On a joué quand il y avait encore les restrictions. Mais on s'est dit : « C'est pas grave ! Même s'il y a 10 personnes, on le fait ! ». Parce que ça ne sert à rien de décaler indéfiniment sachant que si ça se trouve, en novembre, il y aurait de nouveau un variant ou autre chose, et on aurait laissé passer une chance, une opportunité de pouvoir faire... de pouvoir répandre le message et partager ce moment. On s'est dit : « Non, tant pis, on le fait, même si les conditions ne sont pas top, c'est pas grave ! ».

Du coup, c'était super intense. Emotionnellement, c'était juste génial. Et puis là, on a fait quelques dates encore la semaine dernière. On a fait le support de Black Label Society aussi, qui était super cool pour nous, parce que c'est encore un autre public ! Et puis nous, on a vraiment envie de jouer avec tout type de style de groupe. Et puis en Allemagne, on a encore fait des shows aussi, en Suisse... Et ça fait juste un bien fou ! On ressent maintenant que les gens... ça y est, il y a le cap qui est franchi ! « OK, le Covid, il est encore là, mais on passe à autre chose, on a envie de voir des concerts et ça fait un bien fou ! ». Puis là, avec tous les festivals qui arrivent, ça va être génial !

Et ton expérience au Hellfest, ça donne quoi ?

Jen : Alors, on n'a pas joué, mais c'est ça que je trouve génial. Même nous, en étant musiciens, on embrasse, on profite, et on chérit ces moments où, justement, on est nous-mêmes dans le public, tu vois. Ressentir la musique, en fait ! Si on est sur scène et qu'on veut donner et partager cette énergie avec le public, c'est parce que nous, quand on est dans le public, on ressent ça et on a ressenti ça, et c'est pour ça qu'on voulait faire de la musique !

Et du coup, là, de venir au Hellfest, de voir pleins de groupes... Pleins de groupes français en plus ! Il y a pleins de groupes français cette année, c'est trop cool ! C'est trop, trop cool ! Et puis voilà, de repartager, de recroiser des gens... De voir qu'en fait, pendant deux ans, il y a tout qui s'est un petit peu fermé, mais rien ne s'est éteint pour autant. De voir que ça ne s'est pas éteint et que ça reprend, là, comme ça, ça fait un bien fou ! Et puis là, le Hellfest... Moi je ne l'avais pas fait avec toutes ces... Je l'ai connu il y a très, très longtemps sur l'ancien site, ça n'avait rien à voir ! Et puis de voir comment ça a changé, comme ça a évolué, je trouve ça juste... Juste trop la classe quoi ! On peut vraiment être fiers d'avoir un festival comme ça !

Wow, donc tu as fait les premières éditions ?

Jen : Ouais ! C'était les petites tonnelles, ça n'avait rien à voir ! (Rires). C'est dingue ! Mais en fait, du coup, ça peut surprendre, et forcément, t'as moins le côté convivial, bien sûr, mais en un sens, tu te dis : « Wow, les conditions quand même, la déco... tout ! ». Tu vas dans n'importe quel autre festival, ça n'a rien à voir. Du coup non, on peut être fiers, parce que du coup, encore une fois, c'est l'image française, c'est la french touch qui est mise en avant et c'est trop cool quoi !

On va maintenant parler de votre label, Dark Tunes. Comme s'est passée votre collaboration ? C'est vous qui avez approché le label, ou l'inverse ?

Jen : En fait, c'est l'inverse. Dark Tunes nous a contacté en 2014 pour notre premier album. C'est un label allemand, mais c'est un Français expatrié en Allemagne. Du coup, il connaissait un petit peu la scène française. Il nous a découvert et il nous a approché. Et depuis le début, on est avec lui en fait. C'est vraiment notre label, notre distributeur depuis le tout, tout, tout début. Donc on est super contents de travailler avec lui !

Souvent, ce sont les groupes qui approchent les labels !

Jen : Ouais, effectivement, pour le coup, c'est allé dans l'autre sens et on en est super reconnaissants ! C'est vrai que ça nous a beaucoup aidé au début. Sans ça... C'est difficile de mettre le pied à l'étrier, de plus que c'est un label allemand, donc réussir à s'exporter de suite, c'est vrai que c'était assez dingue pour nous !

Tu en parlais tout au début de l'interview. Votre nouvel album « CTRL » est sorti en novembre 2021. Combien de temps est-ce que vous avez travaillé dessus et comment est-ce que vous vous répartissez généralement les rôles au sein du groupe en termes de composition etc. ?

Jen : Alors, Damien, c'est lui qui fait 95% du morceau. En fait, c'est la locomotive créative du groupe. Il compose toute la musique, d'ailleurs, c'est lui qui fait aussi nos clips, toute l'image du groupe, tout l'audiovisuel du groupe, c'est lui qui le fait. Il va composer le morceau et puis après, je vais écrire les textes, chercher les lignes de chant, on va en discuter... Après, c'est proposé aux autres membres du groupe et après, chacun rajoute, modifie ou donne son opinion sur des choses à changer ou pas. Généralement, on ne change quasiment rien de ce que Damien fait, parce que c'est lui, la locomotive du projet. C'est lui qui a créé le projet, donc forcément, il le vit et il le ressent d'une certaine façon. C'est la personnalité du groupe ! Et en fait, on a tous eu des expériences de groupe avant, où on est là, on répète, on compose, et chacun a envie de mettre un peu de son égo dans la musique, ou chacun veut rajouter son petit truc et à la fin, ça donne quelque chose qui n'est pas forcément cohérent, tu vois.

En tout cas, pour nous, c'est très bien que Damien prépare le truc, parce que les couleurs qu'il apporte dans les morceaux, c'est exactement là où on veut aller ! Et on lui fait totalement confiance ! Après, bien sûr, chacun est libre dans le groupe d'apporter des modifications, mais généralement, on lui fait tellement confiance, on est tellement contents de ce qu'il propose, qu'on ne change rien !

Il y avait une autre question je crois au début non ? Je ne me souviens plus...

Combien de temps est-ce que vous avez travaillé dessus ?

Jen : Ah oui, voilà ! (Rires)

On avait commencé à travailler dessus avant le Covid. Et finalement, le Covid nous a permis de prendre le temps, parce qu'à la base, on devait sortir l'album beaucoup, beaucoup plus tôt. On l'aurait fait dans un rush et au final, ça n'aurait pas du tout eu la même qualité qu'on peut proposer maintenant. C'est quelque chose qui a été vraiment mûri et d'ailleurs, les textes ont changé aussi. Au début, il devait y avoir d'autres thématiques, et en fait, avec le Covid, ça a déclenché d'autres choses, j'avais envie de parler d'autres choses. Du coup, c'est marrant, parce que le projet de base n'a rien à voir avec le produit final quoi ! Et puis, on a vraiment pris un soin justement pour travailler notre son. On a aussi adopté une stratégie de clips, faire des clips pour quasiment chaque morceau de l'album. Là, on va arriver à 8 clips sur 10 pour l'album. Donc on a vraiment pris le temps de promouvoir cet album avec toute l'imagerie derrière !

Sur cet album, il y a une chanson qui s'appelle « The White Page ». J'ai cru comprendre que tu avais eu le syndrome de la page blanche pendant la composition. Est-ce qu'on peut en parler ?

Jen : Bien sûr ! Justement, c'était un trop-plein pendant le Covid. En fait, j'avais un million de choses à dire, mais je me sentais bouillir. Je me disais : « C'est incroyable, je veux dire pleins de choses, mais ça ne sort pas ! ». Et je pense que j'étais tellement frustrée quoi et j'arrivais plus à l'écrire. Plus j'y pensais, plus je me renfermais et c'était vraiment compliqué. Cette chanson, du coup, ce n'est pas moi qui l'ai écrite, c'est Phil, notre guitariste, qui voyait que j'étais vraiment en souffrance, ça me rendait vraiment malade quoi. Il m'a dit : « Ecoute, je peux me proposer si tu veux, je peux écrire ce que tu ressens ». Et bien sûr, il m'a montré et j'ai dit : « Bah en fait, t'as vraiment bien illustré la chose ». Et ouais, du coup, c'est marrant, parce que c'est quelqu'un d'autre qui a réussi à écrire pour moi, par rapport à mon problème ! Symboliquement, je trouve ça super en fait. Mais ouais, c'était vraiment délicat, c'était super compliqué. Et au final, je suis super contente d'avoir une chanson qui parle de ça dans l'album.

C'est une chanson qui doit te parler plus que les autres, puisque c'est une situation que tu as vécue.

Jen : Exactement ! Et c'est incroyable, parce que j'en avais toujours entendu parler, du syndrome de la page blanche. Je sais qu'il y a des étudiants ou d'autres artistes qui peuvent ressentir ça. Moi, personnellement, ça ne m'était jamais arrivé. Donc pour moi, c'était un truc... J'éprouvais toujours un détachement avec ce mot là, la page blanche. Et quand tu le vis, c'est vrai que c'est vraiment intense, c'est vraiment, vraiment particulier. Et donc maintenant, je suis contente, parce que j'aurai un souvenir de cet épisode-là et c'est quelque chose qui, au final, a été surmonté, donc c'est bien de le garder quelque part sur l'album !

Justement, comment est-ce que tu l'as surmonté ? Est-ce que tu as par exemple fait des recherches pour voir s'il n'existait pas des astuces pour passer ce cap et ce blocage ?

Jen : Alors non, c'est quelque chose de totalement personnel. C'est-à-dire que j'avais envie de parler de pleins de choses, mais j'étais dans une dynamique où j'avais envie d'écrire les paroles qui étaient comment dire... assez soft. Il n'y avait pas de colère dans ce que j'écrivais. En fait, je n'étais pas dans la bonne direction. À ce moment-là, il fallait absolument que je sois dans une colère incroyable pour réussir sortir ça. Je me suis vraiment mise dans un état de colère, j'ai repensé à un million de choses qui m'ont pourries la vie, tu vois. Et en fait, c'est à partir de ce moment-là, où je me suis vraiment mise dans cet état colérique, que j'ai réussi à réécrire et à surmonter le syndrome. Mais en fait, avant, justement, j'étais trop... Je ressentais de la tristesse, de la frustration mais c'était pas assez intense. Et je pense que j'avais besoin de ce déclic-là, d'être vraiment dans une colère monstrueuse pour pouvoir tout balancer !

On parlait de clips, tout à l'heure. Vous êtes le premier groupe metal français à tourner sur la Tour Eiffel. Comment ça s'est passé ? Qui a eu l'idée de ce tournage et comment est-ce que vous avez mis tout ça en place ?

Jen : (Rires) Ouais, c'est assez dingue ! En fait, on a vu PNL qui l'avait fait. Et quand on a vu que c'était possible on s'est dit : « Bon, si eux ils l'ont fait... on n’a rien à perdre à poser la question ! ». En fait, il y avait une chanson...

Alors, je vais reprendre depuis le début ! Il y a beaucoup de fans à l'étranger qui ne savaient pas qu'on était français. Il y a plusieurs années, pour dire les choses clairement, je me faisais démolir dans les reviews, dans les chroniques et tout par les médias français qui me disaient que j'avais trop l'accent français. Et alors j'ai énormément travaillé sur mon accent, parce que du coup je me sentais vraiment, vraiment mal par rapport à ça. Je culpabilisais, je me disais : « Oh la la, si on y arrive pas parce que j'ai l'accent français, c'est un peu con... ». Et du coup, j'ai vraiment travaillé mon accent, j'ai vraiment, vraiment bosser à fond là-dessus. Au point où on s'est rendu compte qu'en fait, maintenant, à l'étranger, on disait « Mais vous venez d'où ? » et on était là : « Bah on est Français » et après on est là : « Mais en fait, c'est un peu con quoi ». Ça m'a fait réfléchir, je me suis dit : « C'est dommage, parce que quand il y a des groupes qui chantent, qui parlent et qui ont un accent, on sait d'où ils viennent. » Et en fait, c'est un peu con si tout le monde parle de la même façon et qu'il n'y a plus aucune authenticité et aucune personnalité, tu vois.

Du coup, j'ai fait un petit retour en arrière. Je me suis dit : « Il faut pas que j'ai honte de ça, j'assume et il faut qu'on montre qu'on est français, faut qu’on soit fiers de montrer qu'en France, on a des groupes qui veulent y arriver ». On s'est dit : « Bon allez, on fait une chanson, il y a un petit passage, on va mettre 30 secondes en Français, histoire de. On montre qu'on est Français, la carte d'identité, elle est posée sur la table ! ». Et quoi de mieux pour illustrer la France que la Tour Eiffel ! C'est sûr ! Pour rayonner à l'international, le symbole, il est assez évident ! (Rires)

Mais on s'est dit : « Bon allez ! On va poser la question, on n'a rien à perdre ». Et du coup, j'ai fait un dossier béton au bureau des tournages de la Tour Eiffel et je les ai appelé. Et une heure après, ils m'ont recontacté et ils m'ont dit : « Bah écoutez, c'est vrai que d'habitude, on n'a pas de groupes qui nous contactent, généralement c'est Dior, Adidas, des parfums ou ce genre de choses, mais pas pour de la musique ! ». Alors j'étais là : « Ah bon ? Donc c'est possible ? ». Ils disent « Bah oui, oui, c'est possible. Bah écoutez, vous voulez venir faire un repérage sur la Tour Eiffel ? ». « Bah OK ». Comme ça, on savait exactement quels endroits on allait exploiter. On avait toute la Tour Eiffel, de la pointe jusqu'en bas, et on pouvait choisir ! On pouvait vraiment choisir ! Et on s'est regardés et on s'est dit : « C'est pas possible, qu'est-ce qu'il se passe ? » (Rires)

Personne n'y a pensé avant ? (Rires)

Jen : Mais en fait, c'est ça ! Mais je pense que ça paraît tellement insurmontable, impossible, qu'on ne pose pas les questions ! Et c'est là que ça illustre bien parfois les peurs qu'on peut ressentir, les aprioris qu'on peut avoir aussi. Et parfois, il suffit juste en fait de poser la question, de défendre son projet à fond et ça marche !

Et au final, on a eu une heure. On nous a donné l'autorisation de tourner une heure le matin, avant l'ouverture des portes au public. Par contre, c'était une heure. On nous donnait les badges, et en une heure, il fallait qu'on monte les ascenseurs, qui sont super hauts (rires), qui sont très lents (rires), avec la batterie, le matos technique, tout ça. Arrivés en haut, monter la batterie, monter le matos technique, les lumières, tourner, redémonter la batterie, redémonter tout le matos, prendre l'ascenseur, descendre, poser le badge et sortir. Et tout ça, il fallait que ce soit fait en une heure ! Et au total, on a tourné 14 minutes. Mais du coup, ce qu'on voit dans le clip, c'est quasiment du one shot quoi. Par contre, on s'était préparés, chaque personne avait une tâche prédéfinie à la minute près, on savait exactement ce qu'il fallait faire. On n'avait pas le droit à l'erreur !

Mais ouais, du coup, c'était une opportunité assez dingue. Pour moi, c'est vraiment le symbole et l'image même du fait que si on veut quelque chose, parfois, il faut juste en gros... désolée de le dire, mais il faut se « sortir les doigts du cul » pour que ça marche. Et parfois ouais, on se bride, on se dit que ça ne va pas marcher et pour le coup, si nous on l'a fait, n'importe qui peut le faire aussi ! Parfois, il faut y aller au culot en fait. Il faut montrer que quand on a envie...

Ça vous vaut le titre du premier groupe de metal français à tourner sur la Tour Eiffel !

Jen : Ouais, grave, à fond ! Trop bien !

On va poursuivre dans la thématique des clips. Vous avez tourné avec Freaky Hoody, qui est aussi sur la pochette de l'album. Comment s'est passée votre rencontre et comment est-ce que vous avez été amenés à travailler ensemble ?

Jen : Alors en fait, je l'ai découvert moi par le biais des réseaux sociaux. J'ai vu une vidéo qui parlait justement de... La première fois que j'ai entendu parler de lui, c'était à cause de ces parents... Enfin des parents d'une école, vu qu'il est professeur, qui étaient contre son apparence et au final, il y a eu cet élan de solidarité autour de lui qui montrait qu'il n'y a pas de jugement, en fait, un message de tolérance quoi. Et on s'est dit : « Mais c'est génial ! ». Enfin le mec déjà physiquement, il en impose, et en plus, ça a répandu un message de tolérance par rapport à tout ça.

Du coup, on s'est dit : « Bon bah on va lui demander s'il n'est pas dispo pour un clip. Parce qu'en fait, on avait la chanson, le morceau « Take me Away » et on va lui écrire. » Pareil, on va demander, si on ne demande pas, on n'y arrivera pas. Et puis message quelques jours plus tard « Bah carrément, je viens ! ». Du coup il est venu de Paris et on a tourné près de chez nous. Et ça s'est super bien passé ! Il proposait même des idées de lui-même !

Et puis au final, on a fini le clip puis on se dit : « Bah écoute, ça te dit de faire quelques photos ensemble ? ». On ne savait pas vraiment ce qu'on allait faire avec, ça allait peut-être juste être la promotion du clip, et quand on a vu les photos, on s'est dit : « Mais c'est génial, c'est trop cool ! ».

Et puis, pour dire les choses clairement, j'en avais complètement ras le cul d'avoir ma tête sur les pochettes d'albums ! (Rires). Ça devenait... Enfin, ça fait plusieurs albums que j'en ai marre (Rires). Là, j'ai vraiment insisté pour ne plus avoir ma tête là-dessus, parce que ça devient glauque en fait (Rires). Et du coup j'suis contente, parce qu'avec le label, j'ai réussi à dire « Stp stp stp, est-ce qu'on peut mettre Freaky Hoody sur la pochette ? ». Ça s'est fait comme ça ! Et au final, c'est bien, parce qu'on reste un petit peu dans la thématique. Au final, c'est toujours une personne qui est sur la pochette. On est super contents parce que c'est un message qui est fort ! Ça peut déranger. Il y a des gens que ça fait chier de voir un mec qui est tout tatoué, machin et tout. C'est pas qu'on s'en fout, mais nous, justement, ce qu'on veut montrer, c'est le message de tolérance. Donc ceux que ça dérange, bah tant pis en fait. Vous pouvez passer votre chemin, ou alors vous pouvez aller plus loin et découvrir l'album et une autre image. Donc c'était très risqué, mais au final on est super contents de l'avoir fait et c'était un super échange avec lui. On est super contents de l'avoir rencontré, il est juste génial quoi !

On va peut-être faire des trucs en live ensemble, sur scène. C'est en pourparlers (rires) ! On verra pour la suite, mais en tout cas, ouais. Quand on jouera à Paris, il a dit : « Je viens sur scène et on fait... On va faire une presta tous ensemble ! ». Ça va être cool !

Pour clôturer cette interview, peux-tu me parler des futurs projets de Dust in Mind ? À quoi peut-on s'attendre dans les prochains mois ?

Jen : Alors on continue. On mise encore tout sur les clips. On vient de tourner un clip qui va sortir dans les jours à venir. Donc des clips. On a des festivals cet été, et puis ben... Après, on verra. Peut-être une tournée encore fin d'année. Notre but, bien sûr, c'est encore de promouvoir l'album, vu qu'il est sorti pendant la pandémie. Dans un sens, on a déjà envie de composer de nouveaux morceaux, bien sûr, mais dans l'autre, ce serait un peu du gâchis de ne pas le promouvoir comme il méritait d'être promu, tu vois. Au final, on a juste fait une tournée découpée en deux parties pour promouvoir notre album, c'est un peu léger. Donc on va quand même continuer ça.

Après, par contre, début d'année prochaine, on va ressortir de nouveaux singles, histoire d'être toujours actifs, toujours actifs. C'est très, très énergivores et très demandant de toujours réaliser... Tu connais hein, Spotify, il faut sortir du contenu tout le temps, tout le temps... C'est super compliqué. Mais après, on a la chance d'avoir notre propre studio, d'avoir Damien qui gère tout ça, de pouvoir faire nos clips. On est clairement un groupe DIY quoi. Enfin là, maintenant, on commence à s'entourer de partenaires. Jusqu'à aujourd'hui, c'est moi qui faisais le booking du groupe, on vient de signer avec une agence de booking anglaise.

En termes de management, on n'avait jamais de management, c'était moi qui m'en occupais, mais on vient de signer avec le management de Jinjer. Donc c'est pareil tu vois. Maintenant, on commence à s'entourer. Il y a des choses qui sont en train de se passer. Mais par contre, pour tout ce qui est production, c'est toujours du DIY. Et du coup, le fait d'avoir cette chance-là, ces opportunités-là, parce qu'on travaille pour aussi, ça nous permet de justement proposer du contenu, donc il y a encore pleins de choses qui vont arriver ! Des nouveaux clips et des nouveaux singles à venir pour l'année prochaine !

Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions !

Jen : Avec plaisir, avec plaisir !

Le groupe Dust in Mind a récemment subi un dégât des eaux dans ses studios. Les murs, sols et équipements ont été touchés, ainsi qu'une partie du merchandising. N'hésitez pas à apporter votre soutien au groupe par le biais de leur shop officiel !

Source : Page facebook de Dust in Mind
Shop : https://www.dustinmind-shop.com/

Interview de Valentine KLIPFEL pour Distrolution / Distrolution Merch.
Merci à Jen du groupe Dust in Mind pour son temps.
Merci à Roger WESSIER de Replica Promotion pour l'opportunité, ainsi qu'à l'équipe de la tente presse du Hellfest Festival (Elo, Romain...).

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